21 juillet 1921 – 20 juillet 2017 : Les Rifains célèbrent l’écrasante victoire de la bataille d’Anoual par une grande manifestation
Publié le 19 juillet 2017 à 22:26
A l’appel de Nasser Zefzafi, une manifestation historique de soutien au Hirak du Rif est prévue ce jeudi 20 juillet à Al-Hoceima. Malgré son interdiction par le ministère de l’intérieur, la population a bien l’intention de sortir ce jeudi. Mais pourquoi exactement 20 juillet ?
Le choix du 20 juillet n’est pas un hasard. En effet, cette date correspond avec la commémoration de la Bataille d’Anoual dans laquelle les résistants rifains, guidés par le prince Abdelkarim El khattabi, ont immortalisé une victoire inoubliable sur les forces d’occupation espagnoles en 21 juillet 1921.
Appelée le désastre d’Anoual par les espagnols, la bataille d’Anoual a marqué le début de la guerre du Rif, l’établissement de la République du Rif (1921-1927) et la naissance d’un mythe : celui d’Abdelkrim, héros de guerre, fin stratège et chef charismatique de la résistance.
Lors de cette bataille, les troupes rifaines ont écrasé l’armée coloniale espagnole. Le bilan est lourd. 14 000 soldats espagnols morts, 1 000 sont fait prisonniers.
Un peu d’histoire sur cette bataille :
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La bataille d’Anoual, connue comme le désastre d’Anoual par l’historiographie espagnole (desastre de Annual en espagnol), opposa un contingent militaire espagnol à l’armée rifaine de Mohamed Abdelkrim Al Khattabi, dans la région du Temsamane, dans le Rif enjuillet 1921. Les affrontements ont eu lieu à 120 km de Melilla dans le Nord du Maroc et marquent le début de la guerre du Rif.
La victoire d’une armée de résistants rifains sur l’armée espagnole devint un important symbole de la lutte anticoloniale et marqua un tournant de la résistance au double protectorat espagnol et français instauré au Maroc.Le désastre d’Anoual est une défaite cuisante de l’armée espagnole. Elle marque la naissance d’un mythe : celui d’Abdelkrim, héros de guerre, fin stratège et chef charismatique de la résistance.
La crise politique que provoqua cette défaite fut une des plus importantes que dût subir la monarchie libérale d’Alphonse XIII. Elle fut la cause directe du coup d’État et de la dictature de Miguel Primo de Rivera .
Origine
Depuis dix ans, l’Espagne éprouve beaucoup de difficultés à administrer la région nord du Maroc placée sous son autorité depuis 1912. Ses troupes se heurtent continuellement à des poches de résistance, particulièrement face aux tribus Temsamane et Aït Ouriaghel.
En 1921, quatre tribus du Rif, les Aït Ouriaghel, les Temsamane, les Aït Ghannou et les Ait Touzine, déclenchent véritablement un vent de révolte et de résistance. À leur tête, Mohamed ben Abdelkrim al-Khattabi, alias Abdelkrim, âgé de 39 ans, fils de cadi (« juge ») du clan des Ait Youssef Ouaâli de la tribu des Aït Ouriaghel. Journaliste à ses heures, il possédait un bagage d’étude sur la technologie militaire avant d’entrer dans l’administration espagnole.
Le général Manuel Fernández Silvestre, qui commande les forces espagnoles dans la région, est convaincu d’avoir affaire à une petite bande de brigands et continue d’avancer vers le cœur du Rif. Abdelkrim lui fait alors porter un message d’avertissement en le mettant en garde contre le franchissement de l’oued Amekrane que le fier général décide d’ignorer. Celui-ci charge néanmoins Jésus Villar, un de ses chefs de bataillon, de poster 250 hommes à une dizaine de kilomètres à l’ouest d’Anoual dans la région de Temsamane à « Dhar Obaran ». C’est un mont surplombant la région qui offre une vue stratégique sur la ville d’Al hoceima.
Le 1er juin 1921, à peine les hommes de Villar franchissent-ils l’oued Amekrane pour prendre position sur le « Dhar Obaran » qu’ils se retrouvent encerclés par un millier de combattants rifains et sont massacrés. Une poignée d’entre eux seulement parvient à fuir, abandonnant leur artillerie aux combattants d’Abdelkrim.Grâce à la prise de ces canons, ces derniers poursuivent, près de deux mois durant, leur offensive. Dans l’après-midi du 21 juillet 1921, à Anoual, 5 000 combattants rifains fondent sur les 60 000 soldats espagnols, les contraignant à battre en retraite. À l’issue de trois semaines de combats acharnés, le contingent espagnol est taillé en pièces (le général Fernández Silvestre se suicida à Anoual).
Conséquences
Les guerriers d’Abdelkrim récupèrent à l’issue de la bataille le matériel abandonné par les troupes espagnoles en retraite soit : 20 000 fusils,400 mitrailleuses, 200 canons de calibres différents (des 75 mm, des 65 mm et des 77 mm), un stock important d’obus et des millions de cartouches, des camions, des approvisionnements en vivres, des médicaments et du matériel médical ainsi que 2 avions. L’Espagne perdit lors de la bataille plus de 12 000 soldats, en plus des 700 prisonniers faits par le contingent rifain.
Cette défaite cinglante des forces coloniales fut lourde de conséquences de part et d’autre de la Méditerranée. C’est cette « humiliation » qui, en 1923 à Barcelone, incita le général Miguel Primo de Rivera à lancer un pronunciamiento et à instaurer une dictature militaire. La guerre du Rif dura encore cinq années et se solda par la résignation des rifains suite à la formation d’une coalition franco-espagnole, motivée par l’invasion de territoires français par les troupes d’Abdelkrim. On reproche aux espagnols leur utilisation de gaz moutardes.
Source: Wikipedia
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